Dans toute la féerie entourant Noël, on retrouve les lutins, provenant du folklore islandais.

Chargés de fabriquer et d’emballer les cadeaux, ces petits êtres aux grandes oreilles pointues tiennent le Père Noël informé du bon comportement des enfants. Immobiles le jour, ils sont discrets et entendent tout. La nuit, ils s’attèlent à leurs activités tout en ne ratant pas une occasion pour quelques pitreries, laissant ainsi derrière eux, quelques traces de leur passage, biscuits entamés ou objets déplacés.

Espiègles, malicieux et parfois méchants, “Claqueporte”, “Lèchecuillère”, “Gobeyahourt”, et les autres, passent la nuit déposer des cadeaux ou des pommes de terres pourries aux enfants selon leurs mérites.

Lutin vient de l’ancien français 𝘯𝘶𝘪𝘵𝘰𝘯, puis 𝘭𝘶𝘪𝘵𝘰𝘯, d’après luitier (“lutter”). Ce mot semblant remonter du latin Neptunus “dieu de la mer” est considéré comme démon au début du Moyen-Âge.

Le démon et la nuit font référence à notre part d’inconscient.

Une des caractéristiques du lutin est sa petite taille.

Dans la symbolique, ce qui est petit représente le détail à voir. Les lutins comme les nains, farfadets, santons…, évoquent l’attention vers ce qui peut sembler anodin.

Aussi connus pour leurs grandes oreilles, représentant l’écoute pure, ils nous invitent à écouter leur message.

La pensée alimentée par les nombreux détails, éclairés ou non, crée en partie le cadre dans lequel notre esprit évolue.

Leurs noms, Claqueporte, Lèchecuillère, etc… composés d’un verbe (action) et d’un objet (matière), nous suggèrent l’action de transformer la matière en esprit.

Dans l’hindouisme, le nain écrasé par Nataraja (avatar de Shiva), nous montre que la réalisation ne peut se faire sans la connaissance et l’attention au détail.

Pandangusthasana est une posture de l’Ashtanga Yoga dans laquelle 3 doigts formant un crochet attrapent les gros orteils.

“Pada” signifie le pied, “anga” les indices, et ”angusta” le petit membre.

Les pieds symbolisent l’enracinement. Ils touchent le sol, la terre, la matière.

Les doigts, comme la main (du sanskrit manas = mental), font le lien.

Les mains viennent se relier aux pieds, l’attention étant dirigée vers les orteils (ce qui est petit).

Le petit, comme le grossier, nous guide vers ce qui est à questionner pour accéder à l’ensemble, le soi entièrement.

D’ici le prochain post, nous pourrons méditer sur ces aphorismes tirés des Yoga Sutras de Patanjali

“On transcende alors la nature de tout, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.”(I.40)

“La dissolution des apparences devient innée; nous percevons comme au travers d’un cristal, sans ajout d’imperfection. Ce qui perçoit s’absorbe dans ce qui est perçu.” (I.41)